Conakry, Guinée : Qui du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG) ou du Barreau de Guinée doit designer un représentant pour le poste vacant de la présidence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) après la mort de Me Amadou Salifou Kébé ?
Le torchon brûle entre les deux entités depuis l’enclenchement de la procédure par la cour. Si le CNOSCG de Dr Dansa Kourouma soutient que c’est seulement à son organisation qu’appartient de choisir ce représentant, Me Djibril Kouyaté, Bâtonnier maintient que la place du remplaçant de Kébé revient au barreau de Guinée.
Joint ce lundi 11 Mai 2020, le président du CNOSCG a fait savoir que le barreau déjà appartient à son organisation donc, cette charge revient uniquement à elle.
«Comme le barreau, les huissiers sont membres de la société civile, les notaires, les experts comptables, l’ordre des médecins, tous ces ordres sont membres de la société civile qui est le CNOSCG. Mais le barreau pris individuellement, n’a rien d’une organisation de la société civile, parce que les organisations de la société civile sont régies par la loi 013 de 2005. Dans cette loi, le premier critère c’est d’avoir un agrément du ministère de l’Administration d Territoire et de la Décentralisation reconnu comme organisation de la société civile » clame le président du CNOSCG.
Pour Dansa Kourouma, le barreau ne peut pour l’heure montrer 0 l’opinion son agrément stipulant qu’il appartient 0 une organisation de la société civile, a une ONG ou de regroupement d’ONGs.
« Si le barreau ne passe pas par le CNOSCG qui est la structure à la quelle il est affilié, il n’a aucun droit par rapport à la CENI parce que la loi sur la CENI dit « Désigné par les organisations de la société civile. » Ce n’est pas dit, désigné par le barreau» éclaire-t-il.
Dansa Kourouma révèle que toutes les fois que le barreau a été désigné à la CENI, c’est le Conseil National des Organisations de la Société Civile qui a donné la place.
Poursuivant, le président de cette plate forme de la société civile indique que le barreau a pris ses distances de la société civile depuis longtemps en ne payant plus sa cotisation.
Pour sa part, le bâtonnier Djibril Kouyaté quant à lui, annonce que cette année la responsabilité d’occuper la tête de la CENI revient au barreau.
« Nous sommes assez sereins et nous attendons que la notification de l’arrêt nous soit faite ou alors qu’on soit saisit. La notification a été faite de façon informelle à travers les médias ou à travers les réseaux sociaux. La désignation de l’avocat qui doit être désigné à la CENI comme commissaire est entrée dans la tradition. Depuis l’année 2007, le barreau procède à cette désignation. Nous sommes surtout confortés par les dispositifs de l’arrêt de la cour constitutionnelle qui a constaté le décès de Me Amadou Salif Kébé. Normalement, la désignation, elle nous appartient cette année », a-t-il tranché.
Reste désormais à savoir si les deux entités s’entendront les jours à venir.
Moise Rama Fils