Conakry-Guinée : Suite au décès de Me Amadou Salif Kébé le 18 avril dernier des suites du au COVID-19, il était question de le remplacer pour achever son mandat au sein de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). Le défunt issu du Barreau de Guinée, il lui revenait proposer son remplaçant au compte de la société civile. Hélas, cette procédure ne sera pas respectée et finalement, en lieu et place du Barreau, c’est le CNOSCG qui avait désigné le remplaçant du Kébé, en la personne de Mamady 3 Kaba.
En Assemblée générale annuelle élective du Barreau de Guinée hier vendredi 18 décembre, les avocats ne semblent toujours pas lâcher prise sur cette situation. Pendant la lecture du rapport d’activité de l’année 2020, Me Malick Diakité, secrétaire général de l’ordre national des avocats de Guinée, a regretté le comportement du ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le Général Boureima Condé. « Le ministre de l’Administration du Territoire saisi a refusé de recevoir le courrier de désignation de notre confrère sous prétexte qu’il n’a pas reçu d’instruction du haut lieu. Le Bâtonnier s’est alors adresser au Ministre conseiller en charge des relations avec les institutions pour protester contre cet état de fait », révèle-t-il. Aujourd’hui, le bâtonnier ne s’est pourtant pas décourager, car l’affaire est à la Cour suprême pour annulation de la décision. « N’ayant pas été entendu, le bâtonnier a exercé un recours en annulation devant la Cour suprême. L’affaire est pendant devant la haute juridiction et passera certainement la semaine prochaine », a souligné Me Malick Diakité.
Mais pour Me Paul Yomba Kourouma, le Barreau doit à tout prix reconquérir la CENI après l’avoir perdu. Puisqu’estime-t-il, l’arrêt de la Cour Constitutionnelle ordonnait au barreau de designer le représentant du défunt, Me Amadou Salif Kébé. « Nous nous sommes livrés à des requêtes auprès de personnes qui à nos yeux ne représentent rien. Pourquoi nous adresser au Ministre de la Décentralisation quand nous avons sous la main un arrêt ? Il n’y avait qu’à designer et à imposer que nous faire ravir cette belle place qui nous aurait aider en beaucoup de circonstance, même celle-ci, nous faire une économie de réserve et surtout nous propulser sur la scène. Que nous ayons un mot à dire dans la construction de l’Etat de droit que nous ambitionnons », a argué Me Yomba Kourouma.
Reste désormais à savoir si ce recours en annulation devant la Cour suprême portera fruit.
Moïse Rama Fils