Conakry-Guinée : Excepter Roger Bamba, décédé, les prévenus Souleymane Condé et Youssouf Dioubaté, tous poursuivis pour protection, diffusion et mise à la disposition d’autrui des données de nature à troubler l’ordre et la sécurité public, ont comparu devant le TPI de Dixinn ce mercredi 30 décembre 2020.
Dans les plaidoiries et réquisition, le procureur du Tribunal correctionnel de Dixinn, Sidy Souleymane N’Diaye, a requis la lourde peine d’emprisonnement de cinq ans et le payement d’une amande de 300 millions de francs guinéens à chacun des deux prévenus présents au procès.
Le collectif des avocats de la défense a, tout simplement à son tour, balayé les accusations portées sur leurs clients et a demandé leur relaxe en application de l’article 544. Me Salifou Béavogui déclare : « Nos clients ont été arbitrairement arrêtés, ils ont été arrêtés parce qu’ils ont voulu le respect des règles démocratiques. Ils ont exprimé leur opinion, leur opposition pendant un moment donnée, ils n’ont ni appelé à l’insurrection, ils n’ont pas appelé à des troubles, déranger ou troubler la sécurité publique. Mais comme ils étaient déjà dans le viseur et on les soupçonnait d’être d’un autre bord, c’est pourquoi ils ont été arrêtés et mis en prison voilà trois (3) mois et dix-huit (18) jours aujourd’hui ». Me Béa a évoqué le cas de Roger Bamba, décédé en détention : « Roger Bamba, paix à son âme, le collectif s’incline pieusement devant sa mémoire parce qu’il était dans le même dossier que les deux (2) autres. Aujourd’hui, il n’a plus droit à la justice des hommes, peut-être à la justice divine. Si le procès avait été organisé spontanément après leur renvoie devant le Tribunal le 16 novembre, peut-être il aurait eu la chance de se défendre. Mais aujourd’hui, il n’a pas eu cette chance. Que Dieu ait son âme ».
Le procès a été renvoyé au 13 janvier 2021 pour le verdict final.
Moise Rama Fils, depuis le TPI de Dixinn.