Conakry-Guinée : Joint au téléphone ce jeudi 11 février 2021 par notre rédaction, le Secrétaire général des pharmaciens de Guinée, Dr Manizé Kolié, a fait savoir que le syndicat a déposé un préavis de grève sur la table du ministre de la Santé, le Général médecin Rémy Lamah. Il a déploré que cette profession soit sur le point de tomber définitivement sous le contrôle des commerçants et non des professionnels de la pharmacie.
C’est à l’issue d’une réunion tenue le 4 février 2021 que les pharmaciens d’officines privées ont constaté que leur profession risque sérieusement de disparaître. Face à la situation, ils ont décidé de réagir à travers ce préavis de grève. Ils préviennent ainsi les autorités que si rien n’est fait dans les prochaines semaines, ils vont fermer toutes les pharmacies. « C’est une reconduction de la menace qui avait eu un début de satisfaction, mais finalement, ça s’est arrêté. On a décidé de déposer un préavis de grève et de passer rapidement à la vitesse supérieure », annonce-t-il.
Dans cette plateforme revendicative, trois points sont inscrits rappelle ce pharmacien. « La réduction du nombre de grossistes, le fonctionnement de la brigade de répression Médicrime et l’organisation des états généraux du secteur de la santé. On nous a fait inaugurer le siège de la Brigade Médicrime, mais depuis lors ce siège est resté clos (…) Cette fois-ci, nous avons toutes les dispositions, nous allons déclencher cette grève pour que les trois (3) points soient satisfaits, sinon on ne bougera pas », prévient ce syndicaliste.
Le syndicat des pharmaciens d’officine de Guinée accuse le ministère de la Santé de ne pas jouer son rôle de protection et de régulation pour mettre fin aux problèmes qui gangrènent leur secteur. « Ce sont les cadres du ministère de la Santé qui sont à la base, ils ne veulent pas que les lignes bougent. Ils veulent que le statuquo reste, corruption aidant, ils tirent les ficelles, car ils ont un intérêt dedans (…) Le ministre est informé de la situation, mais ce sont les cadres autour de lui qui ne lui disent pas la vérité », révèle Dr Manizé Kolié.
Si rien n’est fait d’ici le samedi 13 février, une date sera fixée pour le déclenchement de ladite grève au cours d’une assemblée générale. Le secrétaire Général du Syndicat des Pharmaciens d’Officines privées de Guinée précise qu’il ne s’agit que d’un préavis de grève, ce qui veut dire que les autorités peuvent encore éviter le déclenchement de cette grève.
Moïse Rama Fils