Conakry-Guinée : Le constat est alarmant dans plusieurs secteurs de la vie où les femmes sont souvent victimes de violences surtout dans les foyers et dans certains lieux de travail. Car, si ce n’est pas de l’agression physique, ce sont des viols sans oublier les mutilations génitales féminines et les mariages précoces.
Ces violences subies par la gente féminine laissent des tâches noires à la vie des victimes qui peineront à retrouver une vie normale quand on sait que ces actes portent préjudice à l’épanouissement des femmes.
Les témoignages des victimes d’actes de violences ne manquent. A l’image de cette étudiante Mariam Sylla qui témoigne : «Je suis issue d’une famille où les filles n’ont pas droit à la parole, ma mère est vendeuse au marché Madina. C’est pour apporter du soutien au quotidien de ma maman que j’ai subi cette violence. Et heureusement, non seulement elle connaît l’importance des études, mais aussi elle a été compréhensives envers moi dans la mesure où elle a compris que ce qui m’était arrivée était indépendamment de ma volonté. C’est pourquoi elle m’a encouragée et soutenue pour poursuivre mes études ».
Les violences à l’égard des jeunes filles sont devenues un problème de santé publique, physique, sexuelle et psychologique. Une autre qui a gardé l’anonymat témoignée : « J’avais vingt et deux ans et je faisais un stage dans un restaurant dans lequel je travaillais avec un couple. Mon premier jour, le mari m’a proposé d’aller boire dans un bar-café d’en face, j’étais très timide à l’époque, mais je me suis jamais laisser marcher. Soudain, il a posé sa main sur mes seins que je n’ai pas acceptée. Pour l’éviter, j’ai jugé nécessaire de ne plus retourner travailler là-bas pour me mettre à l’abri de toute tentation ».
Mlle Aminata Camara ajoute : « La violence envers les femmes devient de plus en plus récurrente. J’étais parti dans une entreprise pour faire le stage parce que j’avais appris qu’elle forme très bien. Ma première semaine s’est bien passée et la semaine suivante j’ai remarqué dans le comportement de mon chef qu’il y avait quelque chose de louche dans son comportement à mon égard. Je me suis dit que c’est peut-être vu que c’est parce que je suis nouvelle et il voulait que je me sente à l’aise et vite appendre mon travail. Un soir, j’étais tranquillement couché chez moi lorsque mon téléphone sonna et c’était mon chef. Dès que j’ai décroché son téléphone, voilà qu’il me dit quelque chose dont je n’y m’attendais pas, il me dit qu’il veut sortir avec moi. Surprise, je ne savais même plus quoi dire. Refusant sa proposition de sortir avec lui, c’est le début de stress et des suspensions et de toute sorte de tracasseries allant à mon encontre. Finalement, je n’ai pas pu continuer avec eux et cela m’a poussée à désister».
Ces témoignages montrent que ces cas sont fréquents dans les entreprises et autres secteurs où les femmes sont souvent victimes de ces tracasseries les empêchant de pratiquer convenablement leur métier. Ces actes freinent l’émancipation de la femme au sein de la société africaine.
Amara Touré