Conakry-Guinée : Ibrahima Kassory Fofana dit que «d’un point de vue personnel, quand on a passé cinq ans dans une fonction, quelle qu’elle soit, il faut savoir partir ». Faut-il en rire ou en pleurer ? «Monsieur-Je-dis-doublement- oui-à- la-nouvelle-constitution» est-il en train de réaliser que le vent commence à tourner?
Soutenir un projet de nouvelle constitution dans le seul intérêt du despote Alpha Condé qui pourrait ainsi totaliser 22 ans de prise en otage et déclarer qu’au bout de cinq ans dans une fonction, quelle qu’elle soit, il faut savoir partir, relève de la malhonnêteté intellectuelle. Peut-être que Ibrahima Kassory Fofana, le complice du dictateur Alpha Condé, voudrait à travers cette déclaration faire oublier le fait qu’il est intimement lié à toutes les dérives du régime de ce dernier depuis qu’il a accepté une fonction gouvernementale. Ses célèbres phrases du genre «je préfère l’ordre à la loi» ou «je vais mettre le feu au FNDC» sont encore gravées dans la mémoire de tous les patriotes guinéens.
Ses déclarations mensongères sur les prétendues enquêtes relatives aux personnes tuées lors des manifestations de rue sont encore toutes fraîches.
Il se rend compte peu à peu qu’il s’est laissé enfariner par le «boulanger de Conakry» et cherche à redorer son blason déjà terni. Mais les patriotes guinéens lui disent «Amoulanfé». Il est tout aussi comptable qu’Alpha Condé des centaines de morts enregistrées lors des manifestations du FNDC. Il a tendance aujourd’hui à rechercher un soutien du côté de la Basse-Guinée, d’où ses récentes déclarations selon lesquelles «il ne peut pas être Premier ministre et fils de Basse-Guinée et suivre les gens pour détruire les biens de cette région».
Ce réflexe communautariste ne marchera pas. Tous les Guinéens, sans distinction d’ethnie, de religion ou de région ont souffert et souffrent encore du caractère violent et liberticide du régime de Alpha Condé. Ibrahima Kassory Fofana ne trouvera donc que très peu de défenseurs même au sein de sa propre «communauté». Et dans tous les cas, le combat pour le changement démocratique en Guinée n’est pas une affaire de communauté. C’est un combat citoyen et national. Inutile donc de rechercher du côté d’une communauté un secours qui ne viendra pas. Ibrahima Kassory Fofana devait penser avant à ce qu’il risquait perdre en s’associant à un personnage comme Alpha Condé.
SEKOU KOUNDOUNO, responsable des stratégies et planification du FNDC
Membre Balai Citoyen
Membre AFRIKKI