Conakry, Guinée : décédé le 14 juin des suites de maladie à Conakry, général Facinet Touré a rejoint sa dernière demeure ce jeudi 17 au cimetière Caméroun après la prière funèbre à la mosquée de Sandervalia. Kiridi Bangoura, ministre secrétaire général de la Présidence de la République, a fait un poignant témoignage sur son patriotisme
Le Président Alpha Condé a fait une brève apparition à la cérémonie de levée de corps du feu général Facinet Touré. Le chef de l’Etat a salué la famille du défunt et en se recueillant sur la dépouille mortelle de celui là qui était médiateur de la République de 2011 à 2016.
Au nom de la famille de l’ancien compagnon d’arme du feu Président général Lansana Conté, c’est son jeune frère ambassadeur Touré qui a remercié l’assistance pour sa présence.
« Nous vous disons merci pour avoir été à nos côtés pour apporter votre soutien dans ces douloureux et difficiles moments. Comme nous, vous faisiez tous partie de sa vie, collègues, amis, parents vous êtes tous là. Nous voulons vous dire merci pour vous être associé à notre peine . Quelqu’un comme le Général Facinet Touré qui était toujours là pour le meilleur et pour le pire auprès de chacun et de tous s’en va aujourd’hui. Ça ne sera pas facile mais mon cher Frère, comme tu me l’as toujours enseigné, et tu me disais frère ce que je souhaite pour la famille c’est le bonheur. Sois rassuré que l’on suivra ce chemin pour honorer ta mémoire » explique ce porte-parole de la Famille Touré.
« Je suis certain que tous ceux qui l’ont connu et approché sont du même avis que moi : tu étais un homme dévoué pour tous. Tes enfants, tes petits enfants garderont ce souvenir positif de toi. Ta gentillesse, ta générosité, tes blagues, tes sourires, ta disponibilité et ta grandeur d’âme en général. Tu laisses un grand vide au tour d’eux. Mais saches qu’ils te porteront toujours dans leur cœur » témoigné son jeune frère.
Le Président de la République Alpha Condé, faisant juste une dizaine de minutes à ce symposium, s’est fait représente par le Ministre conseiller à la Présidence de la République Naby Youssouf Kiridi Bangoura.
« Le Général Facinet Touré est rentré dans l’histoire pas en 1959 en faisant le choix de rejoindre la jeune République au lieu de rester enrôlé dans l’armée française qui, à l’époque, bataillait en Indochine et en Algérie. Ce choix d’un jeune militaire guinéen est le premier témoignage de son patriotisme. Il s’en est suivi une carrière exceptionnelle. Il fait partie de ces hommes qu’en Guinée Bissau on appelle les autres avec… Le Général Facinet Touré a traversé tous les jalons de notre histoire toujours avec son même style, la fierté et la sincérité. Un tel homme est difficilement remplaçable mais un tel homme est source d’inspiration intarissable. Nous pouvons regarder sa vie et voir des moments qu’il peut nous inspirer pour notre vie propre mais aussi pour notre société. J’ai un souvenir c’est en 2000 les agressions rebelles. Il mit à la disposition des forces armées guinéennes dans sa plantation qui se trouve entre Pamalapou et Gbalamouya comme point de ralliement pour défendre la frontière. Quand Farmoryah a été attaqué, il s’est rendu à la présidence de la République pour demander à son ami Lansana Conté de laisser s’occuper personnellement de la défense de Forécariah. Et il été le coordinateur militaire malgré son âge. Il a été sur le terrain et a profité de cette occasion aussi pour initier beaucoup de jeunes officiers à la gestion de ces périodes difficiles.
Nous avons la chance à l’époque très jeune chef de cabinet du ministère de l’intérieur, rapporteur du conseil de défense et de sécurité, d’aller souvent en mission et de lui trouver toujours dans sa plantation et quand on disait : « mais Général, vous n’avez pas peur il disait non. « comme il me trouve chez moi c’est plus simple pour moi. Je ne l’agresse pas, mais je défendrais chaque mettre carré de mon territoire je suis fais pour ça.
Un tel homme dont la vie est aussi riche ne peut pas nous quitter comme ça. Aujourd’hui c’est une circonstance de pleurs et de prière mais demain et après demain que nous voulons ou pas, ses mots, ses phrases, ses prises de positions se réveilleront en nous et nous permettrons de savoir que nous avons perdu plus qu’un homme. On a perdu une partie de notre histoire » a-t-il relaté
Né à Mamou en 1934, celui là qui aura occupé plusieurs postes ministériels tels que les Affaires Étrangères, la justice, Travaux publics et transports, a regagné sa dernière demeure ce jeudi au cimetière Cameroune après la prière de 14 heures.
L’ancien officier à la retraite part en laissant derrière lui, une veuve et cinq (5) enfants avec toute une bibliothèque d’histoire réelle de la Guinée.
Moise Rama Fils