Conakry-Guinée : L’humanité célèbre le mois de l’enfant chaque année. Ce mois de juin commémore ces tous petits qui, malgré leur vulnérabilité et parfois dans des conditions très pénibles, travaillent pour soutenir leurs familles.
Mais ce mois institué par les Nations- Unies est aussi une occasion d’interpeller les dirigeants sur l’exploitation dont de nombreuses enfants sont victimes à travers le monde. Cette année, la commémoration intervient à un moment où de millions d’enfants se trouvent dans un état critique ou en danger en raison de la pandémie de la Covid 19.
En Guinée, il n’existe pas encore de statistiques fiables sur le travail des enfants dans le pays. Mais le constat révèle que de nombreux enfants scolarisés ou pas sont victime de cette exploitation. Car, ils sont visibles à chaque coin de la rue à Conakry et se livrent à des activités de vente d’articles divers pour subvenir aux besoins leurs parents et aussi à la leur.
Mlle Fatoumata Bangoura, élève en 5ème année, croisée en train de déambuler avec un casier des pommes sur la tête au carrefour de Taouyah, raconte son quotidien. «Aujourd’hui, j’ai cours à partir de 12 heures, c’est pourquoi je suis venue revendre la pomme de ma sœur. C’est ce que je fais aussi comme activité presque tout le temps, même pendant certaines heures de cours. C’est le gain de ce commerce qu’on prend pour m’acheter les fournitures scolaires et les habits parce que ma mère ne vit plus. Donc, aider ma grande sœur pour prendre soin de moi, c’est une fierté pour moi. J’invite toutes les jeunes filles de ma génération d’être comme moi, c’est-à-dire aider les parents pour nous aider à leur tour», affirme-t-elle.
Cette situation est le résultat d’une extrême pauvreté à laquelle bons nombres de familles sont confrontées comme le témoigne cette jeune fille. Mariame Camara est vendeuse de bananes : «Je vends pour ma mère à Madina pendant les vacances parce qu’elle est malade. Elle ne peut rien faire pour nous, ce que je vends par jour, c’est ce qu’on mange. C’est cet état de fait que nous traversons tous les jours. Je n’ai plus le temps avec les copines. J’invite les bonnes volontés de m’aider à être autonome pour venir pleinement au secours de ma famille».
Amara Touré