SUPERCOUPE D’EUROPE – Thomas Tuchel a réussi son pari. Alors que Chelsea filait vers la séance de tirs au but face à Villarreal (1-1), mercredi soir, à Belfast, le technicien allemand a décidé de sortir son gardien, Edouard Mendy, pour faire entrer Kepa Arrizabalaga, qui disposait des meilleurs chiffres dans l’exercice. Résultat : le Basque, en difficulté, a donné la victoire aux siens.
Il fallait l’oser celle-là. Alors, Thomas Tuchel l’a osée. Toujours imprévisible, le manager allemand de Chelsea s’est risqué à un pari de management qui s’est transformé en poker gagnant, mercredi soir à Belfast lors de la Supercoupe d’Europe face à Villarreal.
Alors que son équipe et le club espagnol filaient vers une inéluctable séance de tirs au but, après un match très agréable où chacun avait eu ses moments forts, l’Allemand a décidé de mettre toutes les chances du côté de son groupe pour l’emporter en faisant le pari de faire entrer Kepa Arrizabalaga à la 119e minute, à la place d’Edouard Mendy, pourtant auteur d’un excellent match, afin de laisser le grand espagnol se déployer lors de la séance de tirs au but.Bien lui en a pris, car le coup a marché. Et la victime a bien pris la chose, ce qui n’est pas toujours une assurance, tant le management des joueurs professionnels est complexe.
C’est bien le portier basque qui a offert la victoire aux siens en stoppant le penalty de Raul Albiol alors que le Sous-marin Jaune tentait de recoller à 6-6 lors de cette séance productive. Quelques minutes avant, il avait détourné celui d’Aïssa Mandi. S’il n’a pas tout stoppé, le Basque a toujours fait peser la menace avec sa grande carcasse et son jump sur la ligne.
MENDY : « C’ÉTAIT UN SCÉNARIO AUQUEL J’ÉTAIS PRÊT »
Vexé alors, Edouard Mendy ? Pas du tout, au contraire. Sa sortie à la 119e minute, juste avant une séance de tirs au but, était un scénario auquel il avait été préparé par Thomas Tuchel depuis bien longtemps.
« Comme je l’ai toujours dit, on est un groupe, chacun joue sa partition. Moi, j’ai fait ma partition dans le match. Je savais depuis l’année dernière, comme l’avait dit le coach, que selon les événements, les circonstances, s’il y avait une séance de tirs au but, Kepa était susceptible d’entrer ou Willy Caballero l’année dernière. C’était un scénario auquel j’étais prêt« , a révélé l’ancien portier du Stade Rennais à Canal +.
Le Français a ensuite insisté sur la notion de collectif instaurée depuis la prise de fonctions de Tuchel en janvier dernier. Bloc-équipe compétitif, Chelsea est soudé. « Et comme je l’ai dit, Kepa a apporté sa contribution à l’équipe pour la victoire. Donc c’est vraiment un travail d’équipe et on a pu le voir aujourd’hui. On essaye d’être dans un bon soir tous les week-ends. On a fait une bonne pré-saison, j’ai fait une bonne pré-saison, je me sens bien physiquement et mentalement. On est restés soudés et les entrées en jeu nous ont fait du bien. »
SEPT ANS APRÈS VAN GAAL, TUCHEL A LUI FAIT CONFIANCE AUX DATAS
Pourquoi Kepa au juste ? Le natif d’Ondarroa n’avait pas un taux de réussite exceptionnel dans l’exercice avec 5 penalties stoppés sur 22. Mais ça, c’était juste en match. A Chelsea, c’est bien lui qui avait les meilleures datas sur l’exercice dans sa globalité.
« Ce n’était pas une décision spontanée ! Nous avions plusieurs statistiques, nous étions bien préparés et Kepa avait le meilleur pourcentage pour stopper les tirs au but« , a expliqué un Tuchel méthodique à BT Sport. »Les gars chargés de l’analyse et les entraîneurs des gardiens m’ont montré et expliqué les datas, puis nous en avons parlé avec les gardiens, nous avons expliqué qu’un tel scénario pourrait arriver« , a-t-il ajouté.
« Cela a donc confirmé que Kepa est bien meilleur dans cette discipline. Je suis heureux pour lui et Eddy, ce sont des vrais joueurs de collectif.«
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