Conakry-Guinée : C’est l’un des faits marquants de l’arrivée de la délégation de la CEDEAO conduite par les présidents Ghanéen et Ivoirien à Conakry. Il s’agit d’une manifestation spontanée des anti-CEDEAO à l’aéroport international Conakry Gbéssia.
Des jeunes hostiles aux décisions prises ces derniers temps par les Chefs d’États de l’Afrique de l’ouest ont manifesté leur mécontentement en huant Alassane Ouattara et Nana Akufu Addo à leur sortie de l’aéroport pour rejoindre l’hôtel Sheraton.
Une sorte de douche froide qu’a voulu réserver un groupe de jeunes à la délégation de la CEDEAO. Sur leurs pancartes, on pouvait lire: »CEDEAO ne décide pas à notre place »; »Nous sommes un peuple souverain »; « La Guinée appartient aux Guinéens »; « Nous ne sommes pas pour une transition précipité ».
Moussa Condé, l’un des manifestants, affirme : « C’est la conséquence de la déclaration de la CEDEAO hier. En conférence, les chefs d’Etats de la CEDEAO ont pris certaines mesures contre la junte militaire en Guinée et imposé un agenda. Ces sanctions visent essentiellement les membres du CNRD et l’agenda est de six mois. Pour nous, peuple souverain de Guinée, nous pensons qu’il ne faudrait plus accepter l’exigence de la CEDEAO quant au diktat imposé à notre agenda. Nous pensons plus à une transition réussie. Cela exige de nous de définir les objectifs, de savoir les missions assignées et comprendre les moyens qui doivent être mis à disposition afin d’atteindre ces objectifs. Six mois. Avec quel moyen? Quel objectif ? Quel mission ?« , s’interroge ce jeune. Et de poursuivre : « Avant d’imposer ces sanctions, la CEDEAO se devait d’attendre les conclusions des concertations nationales qui sont en cours. Nous nous sommes mobilisés pour prouver à la face du monde et à la communauté des États de l’Afrique de l’ouest que nous avons adhéré aux engagements et déclarations de la junte, quant à la refondation de notre État. Et nous sommes mieux que quiconque les problèmes auxquels la société guinéenne est confrontée. Nous voulons une solution guinéenne aux problèmes guinéens. Puisque nous sommes le peuple du 28 septembre 1958. En ce sens-là, nous sommes sorties accueillir nos invités et leurs dire que nous avons notre voix à dire. Et notre démarche doit être celle la plus responsable et respectable qui est la voix du peuple de Guinée« .
Oumar Camara, depuis l’aéroport international Conakry Gbéssia