Conakry-Guinée : Réunis à Accra en sommet extraordinaire ce jeudi 3 février 2022, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont exprimé leur préoccupation par rapport à l’indisponibilité du calendrier de transition requis cinq mois après le coup d’État en Guinée. En conséquence, la CEDEAO a décidé de maintenir toutes les sanctions déjà imposées à la Guinée.
Interrogé au lendemain de cette décision, le leader du Bloc Liberal, Dr Faya Millimono, n’a pas mâché ses mots envers l’institution ouest-africaine qui, pour lui, prend des décisions mais ne regarde pas souvent la profondeur des crises qui provoquent ces coups d’Etat. «La CEDEAO doit faire le constat que la gouvernance démocratique est face à des déficits dans la région Ouest-africaine. Il y a une mauvaise gouvernance qui est en cours dans beaucoup de pays et les conséquences de cela sont naturellement la pauvreté, le chômage, les conflits. C’est ce qui aboutit très souvent à des coups d’Etat militaires. Alors, le mieux pour la CEDEAO aujourd’hui, c’est d’abord de convoquer un sommet spécial pour faire un diagnostic de la situation de l’Afrique de l’Ouest en général, évaluer le comportement de tous les leaders qu’ils sont par rapport aux traités de la CEDEAO et au protocole additionnel. Cela lui permettra d’identifier les signaux, les risques de coups d’Etat ou pas pour que des corrections soient faites», a déclaré Dr Faya Millimono.
Et d’ajouter : «Les sanctions dont on parle aujourd’hui auraient été prises depuis très longtemps si la CEDEAO était à l’écoute de son peuple au lieu d’être complice des coups d’Etat constitutionnel. Le cas de la Guinée par exemple, le changement constitutionnel ne s’est pas fait en un jour. Je dirais même que ça s’est fait avec la participation de la CEDEAO. Parce que nous, nous avions été à Abuja pour demander à la Cour de justice d’intervenir ; mais, jusqu’aujourd’hui, elle n’a rien fait. Donc, aujourd’hui, la priorité de la CEDEAO, au regard de tous les soubresauts qu’on est en train de vivre avec ces coups d’Etat. Le mieux pour le leadership de la CEDEAO, c’est de convoquer un sommet spécial pour procéder à un diagnostic de son fonctionnement. Cela pouvait permettre de prendre des mesures préventives».
Moïse Rama Fils