Conakry-Guinée : Rattachée à la Présidence de la République, la Direction Nationale des archives a pour mission d’appliquer la politique du gouvernement en matière d’archivages, de garder, de sauvegarder et de conserver dans les meilleures conditions nos patrimoines nationales. Que faut-il savoir de plus en détails sur cette Direction qui doit se mettre à jour ? M. Yaya Sangaréa Sylla, chef de division des entrées et contrôles des archives, nous donne des précisions.
Par le passé, la Direction nationale des archives, faute de place, abritait dans l’enceinte du Musée National. C’est à l’arrivée des militaires au pouvoir 1984 que le Président feu Général Lansana Conté, après avoir constaté et analysé l’importance et le rôle que la Direction a à jouer dans la politique du gouvernement, décida d’offrir l’ex-permanence nationale comme Direction nationale des archives avec un financement pour sa rénovation.
C’est en 1988 que la Direction a déménagé dans ce grand bâtiment sous le régime Conté, après quelques temps à la même année, elle a bénéficié de subventions lui permettant de faire le deuxième niveau dudit bâtiment, vue qu’avant c’était uniquement le rez-de-chaussée qui a été renouvelé. Ce n’est pas tout elle va encore bénéficier de l’appui de la Coopération Française qui va les offrir une fourgonnette pour le transport des documents, un écran téléviseur, des rognages pour mettre des boites d’archives. Elle a beaucoup assisté et contribué à équiper les différents magasins de la Direction nationale.
Selon M. Sylla, la direction nationale des Archives est repartie comme suit :un Directeur National, un Directeur national adjoint, deux sections, une division des entrées et contrôles des archives publiques et une division du classement et de la communication. Chaque division a deux sections rentrées des archives et contrôle des archives publiques, la division classement communication à deux sections, la section classement et la section communication.
Par ailleurs, le chef de division des entrées et contrôles des archives publiques a rappelé les missions et attributions de la Direction nationale des archives. «La Direction nationale des archives a pour mission d’appliquer la politique du gouvernement en matière d’archives, de garder, sauvegarder et conserver dans les meilleures conditions nos patrimoines nationales. Ces archives sont là et consultées en longueur de journée par des chercheurs, des lecteurs, des étudiants pour les mémoires de diplômes, ainsi de suite. Nous avons une salle de lecture qui a une capacité de 30 personnes», a-t-il fait comprendre.
Évoquant les méthodes d’archivages, M. Sylla a expliqué que : «Pour le moment, nous faisons l’archivage physique (quand un département nous verse ces documents, on les reçoit d’abord dans notre salle de tri qui est notre laboratoire, pour voir ceux qui sont à conserver, on les envoie dans le magasin, on les classe dans les boites. Ensuite, on fait un répertoire, maintenant quand le lecteur vient, on met le répertoire à sa disposition dès qu’il voit le document qui le concerne, il annote sur un bout de papier qu’il remet aux gens présents dans les salles de lecture. Nous avons commencé la numérisation, mais par manque de moyens, l’opération est interrompue parce que nous n’avons pas la possibilité de nous procurer de numériseurs. Et quand un département n’a plus de place où stocker ces documents qu’il nous fait appel à travers un courrier. Pour déverser leurs documents, on dépêche une mission pour faire l’état des lieux. Une fois que cette mission est effectuée, on autorise le département à faire le versement, ensuite les travaux de conservation, l’élimination et la production d’un fichier qu’on envoie au département. Nous gardons le nôtre et chaque fois qu’ils auront besoin de ces documents, ils vont se référer à ce fichier».
Les difficultés sont surtout d’ordre matériel. Il a sollicité l’appui et le soutien des nouvelles autorités pour doter la Direction d’ordinateurs numériseurs afin d’exercer pleinement la mission qu’on leurs a confiée. Puisque les ordinateurs, imprimantes, photocopieuses existants sont en mauvais état. M. Sylla a estimé que des efforts ont été fournis, mais ce qui reste à faire est beaucoup surtout que le processus de numérisation qui a commencé ne doit pas s’arrêter à mi-chemin. «Nous voulons vraiment continuer avec cette nouvelle technologie parce que garder les archives à l’état physique ne donne aucune garantie. Ce sont de vieux papiers, à force de les manipuler, ils se déchirent et moisissent. Pour les reconstituer, c’est tout à fait un problème« .
Le chef de division des entrées et contrôles des archives a, par ailleurs, levé le voile en précisant que la Direction dispose d’un budget, mais qui n’est pas géré par elle. «L’espoir est toutefois permis avec le nouveau ministre Secrétaire Général à la Présidence, le Colonel Amara Camara, qui prend bonne note de nos préoccupations évoquées en réunion de cabinet, tenue chaque lundi», a-t-il conclu.
Saraf Dine Condé