vendredi, avril 26, 2024

CRIEF : les avocats de Kassory et Cie conditionnent leur participation au procès de leurs clients

Conakry-Guinée : Dans un réceptif hôtelier ce vendredi 3 février 2023, les avocats de l’ancien Premier ministre Dr Ibrahima Kassory Fofana, les anciens ministres Dr Mohamed Diané et Mohamed Oyé Guilavogui étaient devant les hommes de média. Au menu : l’accélération ces derniers jours de la procédure concernant leurs clients ou la décision de renvoi du dossier pour jugement.

«C’est la première fois que le procureur dise que Monsieur Kassory est poursuivi pour avoir détourné 15 milliards. De l’enquête préliminaire jusqu’à maintenant, nous avons toujours demandé de nous dire ce que nous avons détourné. Où, comment et quand ? Ils ne l’ont jamais dit. C’est aujourd’hui qu’ils se réveillent un beau matin pour nous dire qu’ils renvoient Monsieur Kassory pour avoir détourné 15 milliards. Il y avait un projet qu’on appelle MAMRI dont le budget s’élevait à 15 milliards. Je ne peux pas croire qu’un juge ne sait pas ce que c’est un budget. Mais ils savent qu’un budget n’est pas disponible, on va le chercher, ils font exprès. Kassory n’a jamais géré le budget de la MAMRI, c’est établi. Comment on peut bouffer un budget prévisionnel ? (…). Monsieur Kassory n’a jamais pris, comme les autres Premiers ministres, ses fonds spéciaux pour les mettre dans son compte. Il a laissé sur le compte de la Primature, plus de 2 milliards», s’est étonné l’avocat sénégalais, Me Ousmane Saïd. Il se demande pourquoi c’est maintenant qu’on sort le montant qui serait détourné son client Ibrahima Kassory Fofana.

Me Saïd affirme que face à cette situation, au risque de ses retirer du dossier et laisser Dr Ibrahima Kassory Fofana dans les mains de ceux qu’il appelle ses bourreaux, le procès ne se tiendra que si le procès est diffusé en direct sur les médias. «On dit qu’il a volé 15 milliards, c’est faux. On veut le liquider politiquement, c’est cela la vérité. C’est une liquidation politique et pas judiciaire. Pour qu’il y ait procès, nous posons deux conditions. La première condition c’est que tous les dossiers pendant devant la Cour suprême, qui ont été initié au compte de l’instruction et de l’information de cette affaire, soient vidés par la Cour suprême d’abord. On ne peut pas aller comme ça alors qu’il y a des incidents de poursuite devant la Cour suprême, tendant à la liberté en liberté de Monsieur Kassory, nous dire vous allez en jugement, ce n’est pas possible. La deuxième condition, c’est qu’il faut que ce jugement soit diffusé publiquement sur les télévisions et les radios. Pour que tout le peuple de Guinée, au nom duquel la justice est rendu, soit témoin de la procédure des faits. Il faut que le procureur précise cette histoire publiquement devant le peuple guinéen. Il faut qu’il le fasse. C’est à ces conditions seulement qu’il peut y avoir procès. Nous voulons et souhaitons qu’il y ait procès, parce que nous sommes pressés de voir Monsieur Kassory libre, mais il faut qu’il y ait témoins. Il ne faut pas, en catimini, qu’on organise un procès et qu’on vienne nous livrer une sentence écrite depuis longtemps. Nous sommes convaincus maintenant que nous sommes en face des personnes conscientes, des magistrats compétents qui connaissent le droit, mais quelque part, nous soupçonnons une manipulation, et nous n’accepterons pas. Nous voulons un procès équitable. Nous sommes prêts à avoir un procès diffusé largement par les radios et télévisions ici en Guinée et nous ferons face. Sinon, nous préférons enlever nos noms, laisser Monsieur Kassory entre les mains de ses bourreaux et ils en feront ce qu’ils veulent», a-t-il exigé. L’avocat a rappelé qu’à date, après leur investigation, le mandat de dépôt amenant le Premier ministre Kassory et ses deux anciens ministres en prison, n’existe pas à la maison centrale et n’existe nulle part d’ailleurs.

Et l’ancien bâtonnier Me Djibril Kouyaté d’enfoncer le clou. Pour lui, cette accélération sans précédent n’est faite que dans le seul but de mettre hors-jeu leurs clients dans le cadre des prochaines échéances électorales. «A défaut de trouver des preuves, on a opté pour une parodie de justice, aller très rapidement au jugement et obtenir une condamnation sur la base du néant pour empêcher nos clients de pouvoir être candidats aux échéances prochaines. C’est le seul objectif. Nous, nous sommes convaincus que le fait de mettre la vitesse dans la procédure pour aller au jugement, c’est pour disqualifier nos clients. Pour nous, cela est inacceptable. Déjà en amont, nous avons décidé de dénoncer ce qui est en train de se préparer et qui va se produire au préjudice de nos clients. Tout ce qui a été fait depuis le début jusqu’à aujourd’hui, tendait vers la réalisation de ce dessein. Ce dessein triste pour notre pays», a-t-il regretté.

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