
Guinée-Conakry : Â huit jours de la présidentielle, plusieurs personnes ont été blessées dans le sud-est de la Guinée dans des heurts entre partisans de candidats du pouvoir et de l’opposition, a-t-on appris samedi auprès de témoins et de sources hospitalières.
Les témoins joints par l’AFP à N’Zérékoré, la plus grande ville de la région où se sont déroulés les heurts, ont évoqué de nombreux blessés. Une source hospitalière a fait état d’au moins « une dizaine de jeunes gens » ayant reçu des soins primaires et une deuxième source hospitalière a parlé de 23 blessés admis dans son établissement : 16 blessés par balles, six par des pierres ou des bâtons et un dans un accident de la circulation.
Les violences ont éclaté vendredi après-midi avant l’arrivée sur place du président Alpha Condé, candidat de la majorité au pouvoir, en campagne pour le scrutin du 11 octobre, et elles se sont poursuivies samedi, alors que M. Condé séjournait sur place, a indiqué à l’AFP un responsable de la police locale sous couvert d’anonymat.
Selon lui, tout a commencé lorsque des partisans de M. Condé ont exigé que des commerçants, en majorité des Peuls, sympathisants de l’opposition, ferment leurs boutiques lors de l’arrivée du président-candidat, avant d’entreprendre d’organiser des animations de campagne devant le grand marché de la ville, qui ont bloqué la circulation.
« C’est ce qui a mis le feu aux poudres. Au début de la semaine, Cellou Dalein Diallo (chef de file de l’opposition, également candidat à la présidentielle) et d’autres candidats sont venus ici, mais il n’y a pas eu de violences », a-t-il ajouté.
Les témoins ont fait le même récit à l’AFP. « Il y a eu des jets de pierres et de nombreux blessés dans les deux camps », a précisé l’un des témoins, précisant ne pas avoir assisté cependant à des « affrontements directs ».
Jusqu’à samedi soir, aucune autorité administrative dans la région et aucune source gouvernementale n’avaient pu être jointes par l’AFP.
Ces heurts sont les deuxièmes incidents similaires signalés en Guinée depuis l’ouverture de la campagne électorale le 10 septembre.
Le 20 septembre, au moins 17 personnes avaient été blessées lors de violences entre partisans d’Alpha Condé et de Cellou Dalein Diallo à Koundara, dans le nord du pays, d’après des sources de sécurité et des témoins.
AFP