Depuis son fief d’Evry, le Premier ministre a annoncé ce lundi sa candidature à la présidence de la République, ainsi que son départ de Matignon, dès mardi.
Ce n’était un secret pour personne. Quatre jours après le renoncement historique de François Hollande à briguer un second mandat, Manuel Valls n’aura ménagé le suspense que quelques secondes avant de se déclarer: « Oui, je suis candidat à la présidence de la République ».
« Le temps est venu d’aller plus loin dans mon engagement » politique, a déclaré le chef du gouvernement, qui a précisé qu’il démissionnerait de Matignon dès mardi. « Le sens de l’Etat me fait considérer que je ne peux plus être Premier ministre », a aussi dit le Premier ministre qui était arrivé au bras de son épouse Anne Gravoin.
Depuis Evry (Essonne), ville dont il a été le maire pendant 11 ans, et devant un public métissé, le Premier ministre s’est libéré de l’ombre de François Hollande: « J’ai cette force en moi, cette volonté de servir mon pays, c’est au-delà des mots, c’est une conviction totale, je veux tout donner pour la France ».
« Faire gagner tout ce qui nous rassemble »
Manuel Valls a par ailleurs tenu à rendre hommage au chef de l’Etat en exprimant sa « grande fierté » d’avoir travaillé avec le président de la République. Soulignant la « chaleur de (ses) sentiments » envers François Hollande, il a salué les « réformes essentielles » effectuées pendant le quinquennat du chef de l’État. Mais le chef du gouvernement reconnaît aussi à demi-mot ses différents avec le chef de l’Etat. S’il a admis avoir eu des « mots durs » et suscité « des débats » et « des incompréhensions », il a soutenu n’avoir « jamais cédé à la tentation de l’individualisme, de quitter le collectif ».
Le futur ex-Premier ministre de 54 ans avait retrouvé François Hollande à l’Élysée à 13h pour le traditionnel déjeuner entre les deux têtes de l’exécutif, quatre jours après le renoncement présidentiel.
Voulant désormais incarner le rôle du rassembleur de la gauche, Manuel Valls en a fait son nouveau credo. « Ma candidature est celle de la réconciliation », « je veux rassembler » la gauche, a-t-il aussi lancé, derrière un pupitre sur lequel était écrit son tout nouveau slogan: « Faire gagner tout ce qui nous rassemble ».
Manuel Valls devra désormais en passer par la primaire de la gauche des 22 et 29 janvier prochain. Dans la course à la succession du chef de l’Etat, les prétendants déclarés à la primaire sont déjà huit : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Marie-Noëlle Lienemann, Gérard Filoche, François de Rugy et Jean-Luc Bennahmias.
M6 Info