Depuis Kindia-Moctar Diallo, Coordinateur National du PROJEG (Programme concerté de renforcement des capacités des organisations de la société civile et de la jeunesse guinéennes). Acteur majeur de la société civile guinéenne, il a été approché par votre quotidien GuinéeTime afin de donner des approches de solutions à la résolution de la crise sociopolitique qui secoue la Guinée depuis quelques jours, ainsi que le rôle que doit y jouer les organisations de la société civile.
Monsieur Diallo la 7ème Assemblée générale du Projeg se tient dans un contexte marqué par une crise politique qui se solde par plusieurs blessés, des dégâts matériels, des morts etc…La résolution de ce conflit est-elle une préoccupation de ces rencontres?
Il est clair qu’aujourd’hui la crise qu’on voit naître représente de lourdes menaces pour le pays. Une crise similaire a été à l’origine de la chute de la croissance en 2013. Nous connaissons aujourd’hui l’épidémie Ebola qui a aussi fait passer ce taux de croissance de 4,5 à 2,6 pour cent d’après les prévisions. Pas de croissance, peu de ressources mobilisées, donc impossibilité de faire face aux exigences de développement du pays.
Cette crise ne saurait nous laisser indifférents ! Nous nous engagerons à appuyer les organisations de la société civile (OSC) afin qu’elles soient actrices dans la recherche de solutions de sortie. On en a parlé tout à l’heure. Cette quête de solutions de sortie de crise passe d’abord par mettre ensemble les grandes OSC autour de la table afin qu’elles puissent parler d’une seule voix, qui soit la voix collective.
En tant qu’acteurs de la société civile, nous pensons que la seule façon de régler les conflits, les crises, c’est le dialogue. Il constitue l’unique solution.
Quel rôle la société civile peut-elle jouer dans ce dialogue?
La société civile peut d’une part essayer de comprendre les réelles causes du conflit et sur la base de cette connaissance, emmener les partis politiques ( Opposition républicaine et Mouvance) à accepter de faire un dialogue.
La société civile n’a pas de propositions tranchées à donner, de mon point de vue personnel. Sur cette question précise, elle a à faire qu’un cadre de concertation puisse se mettre en place et que ceci puisse être l’espace qui permette à ces acteurs de se parler et de trouver des solutions à leurs propres problèmes.
On ne doit pas être partie dans le conflit mais constituer un appui à la résolution du conflit. On n’a pas de position à donner sur le conflit. Ce qu’on peut, c’est de créer les conditions au dialogue, contribuer à la création de ces conditions de dialogue, leur montrer des éléments qui exigent qu’ils se mettent autour de la table.
Cela fait trois années que la Guinée connait une chute constante du taux de croissance. Cela se traduit par des ressources en moins pour le pays. Des ressources en moins, ça veut dire que c’est un budget qui ne peut être financé. Un budget non financé, ce sont des besoins des citoyens qui ne peuvent être satisfaits.
Ce sont des éléments essentiels que la société civile doit porter pour emmener les acteurs politiques à trouver une solution. L’intérêt, le devenir du pays sont au dessus de quelques considérations.
Entretien réalisé en marge de la 7ème Assemblée générale du Projeg à Kindia