Les 60 000 câbles de wikileaks que révèlent des journaux américains expliquent comment le royaume d’Arabie Saoudite « neutralisent » des médias de parle monde.
Un de ses câbles dit ceci : « l’agence de presse de la Guinée a demandé 2 000 dollars » au royaume saoudien. Toutefois, les médias qui révèlent ces informations n’expliquent guère de quelle Guinée il s’agit-elle? La Guinée-Conakry qui a l’Agence guinéenne de presse qui tire le diable par la queue, faute de moyens? La Guinée-Bissao? La Guinée-Equatoriale ou la Papouasie Nouvelle-Guinée? La date également ou l’époque aussi fait défaut.
Toutefois, The New York Times poursuit que « ces documents révèlent également les efforts concertés pour façonner la couverture médiatique, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur”.
Le site de WikiLeaks explique ainsi qu’une des façons de “neutraliser” des médias étrangers consiste à “souscrire à des centaines ou des milliers d’abonnements, en contrepartie de quoi ces médias sont censés être acquis à la propagande de Riyad”.
Et de citer notamment l’exemple de la chaîne de télévision égyptienne ONTV, qui a renoncé à inviter un célèbre opposant saoudien en exil afin de garder de bonnes relations avec Riyad. Sur le site Al-Araby Al-Jadid, proche du Qatar, on apprend également qu’un journal égyptien a “reçu 5 000 riyals [1 200 euros] pour publier un article à l’occasion de la fête nationale saoudienne”.
La réaction officielle de l’Arabie Saoudite consiste à dire que ces documents “pourraient être des faux” et à mettre en garde ses ressortissants de ne pas les faire circuler.
Avec Courrier International