Conakry-Guinée : Les travaux des Assises Nationales sous le thème : « Journées de vérité et de pardon » se sont poursuivis à la Mairie de Dixinn. Après plusieurs jours de prise de contact avec les différents acteurs, l’heure était au débat ce vendredi 15 avril dans la grande salle de réunion de ladite commune.
Venue massivement, la population de Dixinn s’est exprimée sur plusieurs dossiers douloureux du pays dont certaines personnes entre elles ont été victimes. Cependant, elles ont caressée l’espoir qu’avec ces assises que justice sera rendue pour que le pardon puisse intervenir.
C’est le maire de la commune de Dixinn qui a ouvert les débats pendant qui ont connues la présence de presque la quasi-totalité de toutes les couches sociopolitiques de la municipalité. Mamadou Samba Diallo a indiqué que tous les intervenants auront la latitude de s’exprimer de façon libre sur tous les sujets de l’indépendance à nos jours. « Il s’agit de parler de tout ce qu’on a subi, parler de la renonciation et demander pardon entre nous (…) Si on est venus aujourd’hui vers vous avec une délégation de la Direction Nationale des Assises, c’est pour que vous compreniez que l’enjeu est de taille. Personne ne sera obligé de dire ce qu’il ne veut pas dire, car il le dira de façon très libre« , a souligné le premier responsable de Dixinn.
Ainsi dit, ainsi fait, plusieurs témoignages ont été faits, appuyés de recommandations. Mais celle qui a retenu l’attention de l’assistance, c’est la triste histoire de dame Yakha Soumah dont le neveu a été découpé à coup de machette par un marabout déguisé en Donzo au quartier Lambagny, il y a un an. « Ils ont décapité mon neveu et l’ont mis dans un sac. La police a découvert le corps et a conduit le présumé auteur au commissariat. Mais avant, cela faisait 11 jours qu’on était à la recherche de l’enfant sans succès. C’est à ce 11ème jour qu’on l’a vu décapité dans une maison », témoigne-t-elle.
Apres avoir écouté ces témoignages, Hadja Mariama Sow, membres du Comité national des assises a fait une invite à toute la population de Dixinn. « Ce que nous demandons à la population, c’est de dire à tout le monde de rester calme et serein. Nous ne sommes pas en bagarre. Ce n’est pas une lutte que nous sommes en train de faire si c’est n’est la lutte pour la réconciliation nationale. Et on nous a instruit d’écouter tout un chacun. Tout ce qu’une personne a, à dire, elle peut le dire librement, personne ne fera de pression. (…) Nous avons la charge d’écouter, d’inscrire et de rendre compte« , précise-t-elle.
Tous ces faits et témoignages recueillis par le Comité communal sous la supervision de celui du Comité national seront étudiés et rendus à qui de droit, a insisté Hadja Mariama Sow.
Moïse Rama Fils