Conakry-Guinée : La Guinée est une société qui se cherche entre le passé qu’elle veut oublier et un avenir qui reste bien incertain. En cela, le CNRD, qui entend promouvoir la refondation avant le retour à l’ordre constitutionnel, voudrait réconcilier tous les Guinéens pour partir sur de nouvelles bases. Actuellement, nombreux acteurs de la vie nationale et experts dans divers domaines, représentants des entreprises du monde associatif, élus locaux participent aux Assises nationales, rencontre novatrice sur la réconciliation, lancées depuis le 22 mars dernier. Ces participants débattent des questions liées au rassemblement, à la cohésion sociale à la compréhension à l’acceptation… Si bien que le tandem vérité/pardon impose aux fils du pays à faire taire leurs rancœurs pour une Guinée forte et unie.
En fait, les Assises nationales représentant cet espace d’échange où les acteurs de la nation doivent accepter de s’exprimer, se dire la vérité et prouver aux uns et autres qu’on est à même d’apporter sa petite pierre à la construction de notre édifice commun. Ce à quoi, il y a la mobilisation ou l’engouement des Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur du pays qui se déploient pour doter le pays d’institutions dignes de nom en criant victoire au peuple martyr de Guinée ; un peuple soumis et patient.
Ces Assises, disons-le, sont porteuses d’espoir quant on sait qu’à un passé récent, les Guinéens se regardaient en chiens de faïence pour une question d’intérêts, forts entretenus par diverses formes d’ethno stratégie. Or, nos valeurs ancestrales ou culturelles, nous ont toujours dicté le respect du prochain et l’acceptation des uns et des autres dans nos différences. Par-dessus, nombreux observateurs s’accordent d’affirmer que la Guinée a toujours été une référence dans la sous-région ouest africaine qui a participé à la lutte anticoloniale et à l’émancipation de notre continent. Oui, un pays avant gardiste qui a donné le ton pour l’indépendance ouest-africaine. Alors, pourquoi les Guinéens développent-ils aujourd’hui de querelles et de haine entre eux ? Il ne faudrait-il pas un effort déployé en profondeur à la fois verticalement et transversalement pour que les Guinéens se parlent des contradictions Tous à l’unisson pour bâtir un Etat, un pays où il fera bon vivre.
Depuis le 5 septembre 2021, date de prise de pouvoir par l’Armée, le CNRD, devenu réalité dans une solidarité agissante pour un Etat de droit, de liberté et de développement, poursuit la mission qu’il s’est assignée. C’est pourquoi, en consacrant une partie de la charte de transition l’équipe du colonel Mamadi Doumbouya, de par ces Assises nationales, a voulu rappeler l’intérêt qu’elle porte à la réconciliation et à la refondation de l’Etat. D’où la promotion, des valeurs essentielles et universelles que sont les droits de l’homme, la démocratie, la paix. A cela s’ajoutent le respect des libertés fondamentales et le droit au développement., toutes chosent qui redonnent aux Guinéens leur raison d’être.
En tout cas, la mobilisation des fils du pays, en faveur de la réconciliation, constitue une des actions à réaliser pour le retour à l’ordre constitutionnel, une artère au cœur du CNRD et un atout majeur pour la mise en œuvre des résolutions pertinentes des instances de la Guinée en relation étroite des institutions africaines et internationales. C’est dire que les acteurs de la vie nationale, doivent unanimement conjuguer leurs efforts pour sortir le pays dans la léthargie qui ne dit son nom. Autrement dit, mettre fin à la gabegie, au détournement de derniers publics, à la corruption, à l’opacité dans la gestion des affaires de l’Etat.
Quoique décisive, les Assises nationales, ne constituent cependant qu’une étape sur le chemin qui mènera au bout du tunnel.
Disons que ce chantier vaste et urgent, requiert bien évidemment une analyse profonde du civisme, de la responsabilité afin que tous les Guinéens se donnent la main et participent au développement de la Guinée.
Amara Touré