Koureissy Condé est probablement un homme pressé. Alors même que la date de la prochaine présidentielle est loin d’être connue à cause des nombreux préalables dont le toilettage du fichier électoral, que Koureissy Condé s’empresse d’annoncer sa candidature sous le label de son parti ARENA (Alliance pour le Renouveau national). Alors question, même si on n’en est pas encore là, on peut déjà se demander si le poids électoral d’ARENA permet l’optimisme. Sans prétendre avoir la réponse toute faite, on peut néanmoins affirmer sans risque d’erreurs que si la politique était respectueuse de la logique, Docteur Koureissy Condé ne peut, à moins d’un miracle, bouleverser l’ordre classique électoral en Guinée, pour remporter la prochaine présidentielle.
Mais comme le football, la politique est le domaine de toutes les possibilités. Autant dire qu’aucune élection n’est censée être jouée à l’avance. Il est toujours possible, la surprise. Et les exemples existent à la pelle. Mais alors quelle chance pour le Docteur Sékou Koureissy Condé dans une présidentielle à venir de tous les enjeux ? Le président du parti ARENA à la réputation d’homme politique intègre, transversal et consensuel dont les réflexions transcendent les clivages ethniques et régionalistes, ce qui n’est pas le cas pour nombre d’hommes politiques guinéens qui sont le reflet de leurs communautés. L’homme entre deux avions est un politique de réseau d’influence de par le monde. Aussi, titulaire d’un Doctorat en Droit (criminologie) et en Sociologie politique, Dr. Koureissy Condé a probablement la recette pour venir à bout des récurrents problèmes de sécurité qui prennent de plus en plus des proportions inquiétantes. Médiateur dans l’âme, on peut également mettre à son crédit sa proximité avec la majorité silencieuse.
Seulement voilà, en Guinée comme ailleurs, les élections ne se jouent pas forcément au visa des programmes ou projets de sociétés, mais à la provenance des candidats en lice. Et à ce petit jeu, Koureissy Condé a peu de chance de passer devant les potentiels candidats que sont Lansana Kouyaté, Ousmane Kaba, et peut-être Alpha Condé, Mamady Doumbouya … tous «Haute-guinéens» comme lui.
L’autre handicap du prétendant à la fonction suprême est la faible représentation du parti ARENA à travers le pays contrairement aux partis de Cellou Dalein, d’Alpha Condé, de Sidya Touré … Dans tous les cas de figure, le président d’ARENA serait un candidat qui va compter dans une compétition électorale véritablement ouverte en Guinée. D’ici là, beaucoup d’initiatives sont possibles !
Souleymane Doré