Le nouveau projet d’accord à la COP 28 de Dubaï appelle les pays à «transitionner hors des énergies fossiles» et à accélérer l’action «dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050», selon le dernier compromis que les Emirats arabes unis ont fait adopter par consensus mercredi.
Le texte, qualifié «d’historique» par le Danemark, premier pays européen à le faire, est la première décision d’une conférence climatique de l’ONU à traiter du sort de toutes les énergies fossiles – pétrole, gaz et charbon. En revanche, il ne réintroduit pas le terme de «sortie» réclamé par les pays plus ambitieux mais refusé par des pays producteurs, Arabie saoudite en tête.
Le texte, dont chaque mot a été négocié par les Emiratis, appelle à « transitionner hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». L’appel à accélérer l’action dès la décennie en cours était une exigence de l’Union européenne et de nombreux autres pays.
En choisissant le terme de « transitioning away » (« transitionner hors de », « s’éloigner », « abandonner » selon les traductions possibles en français), le texte ne parle plus de « phase-out » (« sortie ») du pétrole, du gaz et du charbon, un terme devenu depuis des mois la bannière derrière laquelle se rangeaient plus d’une centaine de pays et des milliers d’ONG.
« Ce n’est pas la promesse historique » du « phase-out » mais « transition hors, cela envoie quand même un signal important. Et si c’est adopté, ce serait quand même la première fois qu’on a de tels mots, qui couvrent non seulement le charbon, mais aussi le pétrole et le gaz », avait déclaré Caroline Brouillette, directrice du réseau d’ONG Réseau Action Climat Canada. Elle a regretté cependant l’inclusion de « distractions dangereuses comme la capture et le stockage du carbone, le nucléaire. »
L’ONG WWF avait qualifié le nouveau projet d’accord d' »amélioration » concernant les énergies fossiles, par rapport à la version précédente, tout en notant l’absence d’appel à une « sortie complète » des fossiles. « Ce texte est un pas en avant sur le chemin de la sortie des énergies fossiles, mais n’est pas la décision historique que l’on espérait », avait réagi Andreas Sieber de 350.org, avant l’adoption du texte.
AFP et Sources