L’électricité, talon d’Achille de la gouvernance Condé, jusque-là, a grevé l’année 2013 qui s’achève, l’économie guinéenne sans que le niveau de desserte en courant électrique des foyers de Conakry ne soit hissé à un niveau satisfaisant.
La subvention accordée au secteur de l’Energie, à travers la guinéenne de l’Electricité ( EDG) s’élève à plus de 400 milliards gnf en 2013 ! Ces propos sont ceux du ministre d’Etat aux Finances, Kerfalla Yansané.
C’est la location de la centrale de la compagnie Aggreko, soutient-t-il, qui a fait augmenter le montant de cette subvention de 250 milliards à 400 milliards.
Le montant de l’accord portant location d’une centrale de 50 mégawatts entre l’Etat guinéen et l’Aggreko s’élève à 10 millions de dollars pour un délai de 6 mois.
L’Etat, vu la crise de confiance entre les populations et la société EDG, dans l’amélioration de la desserte, s’est aussi intéressé aux fournisseurs de cette entreprise.
Cet » accroissement des dépenses » est difficle à expliquer vu le niveau de la desserte actuelle en courant électrique. Rares sont ces foyers qui sont ravitaillés 16 heures sur 24 dans la capitale guinéenne.
La finalisation de cet accord de location de centrale thermique de l’Aggreko est une nouvelle qui s’illustre comme des jets d’eau des sapeurs pompiers sur un foyer d’incendie.
Durant plusieurs semaines, des mouvements de rue contre les délestages intempestives du courant électrique étaient devenus un sport favori. L’effet de contamination s’emparait d’une commune à une autre, d’un quartier à l’autre, provoquant panique des populations riveraines, saccages de biens privés et souvent des blessures d’hommes.
Le cas le plus illustratif est la montée de la colère des citoyens de la zone de Lambanyi, banlieue de Conakry, contre l’EDG. L’immeuble abritant les locaux de l’agence EDG à Lambanyi a vu ses installations pillées et incendiées. Véhicules de dépannage, motos et autres engins trouvés sur place ce jour de colère sont tous partis en fumée.
Impunité ?
Au cours de l’année 2013, dans l’opinion nationale, un sentiment de révolte a gagné le populo. Le niveau des investissements dans le secteur n’a jamais reflété le niveau de la desserte à Conakry. Lorsque les citoyens voyaient comme seule raison le gaspillage ou les détournements de fonds, aucun doigt, d’une autorité quelconque, ne s’est levé pour demander des comptes à l’ancienne coordination générale de l’EDG. Ce qui s’apparente à de l’impunité de la part d’un pouvoir qui, en 2010, a affiché une ambition de lutter contre la corruption et l’impunité, dans la gestion des deniers publics.
Jusqu’à la nomination d’un nouveau Directeur général, en la personne de Nava Touré, aucune information officielle faisant allusion à la situation financière de l’EDG n’a filtré.
{jcomments on}