« Candidat par procuration », « état de santé incertain », « un homme fatigué »… Une partie de la presse algérienne a réagi de façon très critique à l’annonce de la nouvelle candidature d’Abdelaziz Bouteflika. Le président algérien briguera un quatrième mandat lors de la présidentielle du 17 avril. Sauf que ses problèmes de santé alimentent les doutes sur sa capacité à diriger le pays.
Le journal arabophone El Khabar estime ainsi que « le gouvernement dirigé par Sellal (Abdelmalek, premier ministre) et la présidence dirigée par Saïd Bouteflika (frère cadet et conseiller du chef de l’Etat) ont pris la décision d’annoncer la candidature du président Bouteflika à sa place et peut-être à son insu ».
M. Bouteflika a fait procéder samedi, malgré ses 76 ans et ses soucis de santé, au dépôt de sa candidature. Au pouvoir depuis 1999, un record de longévité enAlgérie, M. Bouteflika n’a plus pris la parole en public depuis son retour de quatre-vingts jours d’hospitalisation en France au printemps 2013 à la suite d’un AVC. Il n’a depuis reçu que quelques responsables étrangers et n’a tenu que deux conseils des ministres.
UN HOMME MALADE ET FATIGUÉ
Son dernier discours public en Algérie remonte à mai 2012 à Sétif, où il avait laissé entendre qu’il fallait laisser la place aux jeunes générations. « Qui vagouverner par procuration », s’interroge également El Watan (le site du quotidien titre «Il a osé ! ») soulignant que, « malgré son bilan politiquedésastreux et son état de santé incertain, [M. Bouteflika] a décidé de rempiler ».
Dans son éditorial, intitulé « Candidat par procuration », le quotidien francophone Liberté estime qu’« il y avait encore quelques sceptiques fidèles à la logique et au sens humain qui balayaient d’un coup de main les supputations d’un quatrième mandat d’un homme malade et fatigué qui ne s’est pas adressé à son peuple depuis un certain 8 mai [2012] ».
Mais, « finalement, le dernier mot est revenu à ceux qui ont voulu à n’importe quel prix “vendre encore son image” même si cette dernière a été, depuis longtemps, amortie par l’âge et ternie par les méfaits sulfureux de ses proches », souligne Liberté.
LeMonde