Guinée-Conakry : A quelques jours de la fête des moutons ou la Tabaski, les prix des moutons et des boeufs s’envolent sur les marchés à bétail de la capitale Conakry. Immersion…
En haute banlieue de Conakry, entre le carrefour Cosa et celui d’Enco 5, un improvisé marché à bétail s’implante. Les occupants, installés à proximité des rails de la CBK, s’affairent ce dimanche à arranger les lieux où attacher les moutons, chèvres et boeufs.
A votre vue, comme au marché des pièces détachées sur l’autoroute Madina, « la Casse », une kyrielle de jeunes « intermédiaires » ou « démarcheurs », c’est selon, vous tirent de tous les côtés.
« Qu’est-ce que vous voulez acheter », questionnent-ils. La vraie question est à peine audible. Le brouhaha vous coupe le souffle.
Tiraillé de tous côtés, il vous ait difficile de choisir librement par où commencer.
Le plus petit prix pratiqué pour le bélier est de 800.000 gnf ! En effet, ce bélier qui ne fait pas 40 kg, est jeune et quelques squelettique. Difficile d’acheter un mouton de ce calibre vu, qu’à l’occasion de la fête de la Tabaski, la viande doit être distribuée en sacrifices en famille, aux voisins et connaissances.
Ne jetez alors pas votre dévolu sur un bélier, plus grand ! Ou sinon apprêtez une enveloppe gonflée entre 1 million, 1 million 200 à 1 million 600 francs guinéens ! Ceci est juste le prix pratiqué sur le mouton local et non celui en provenance des pays voisins.
Les plus nantis des guinéens, généralement en cette occasion, préfèrent les boeufs. Dans ce marché à bétail, le plus petit boeuf, chétif, se négocie à 2 million 800 mille gnf ! Les autres se négocient entre 3 et 6 millions de francs guinéens.
Mais « il y en a ici des boeufs de 30 millions gnf », lâche sèchement un jeune intermédiaire.
Le salaire du fonctionnaire moyen est à 1 million 200 mille francs guinéens, soit l’équivalent du prix d’un mouton. Faut-il consacrer ce montant à l’achat de cet animal pour accomplir le sacrifice d’Abraham? Cette question fait de cheveux blancs.