REUTERS-La CIA a conclu à l’ingérence de la Russie dans l’élection présidentielle américaine dans le but d’aider le président désigné, Donald Trump, à accéder à la Maison-Blanche, et non seulement pour éroder la confiance envers le système électoral, a affirmé, vendredi, le Washington Post.
Citant des responsables américains bien informés, le journal révèle que les agences du renseignement ont identifié des individus, liés au gouvernement russe, responsables du piratage de milliers de courriels du Comité national démocrate (CND) et du président de campagne d’Hillary Clinton, John Podesta.
Ces courriels auraient ensuite été envoyés à l’organisation WikiLeaks, qui les a publiés pendant la campagne. Les pirates informatiques russes sont décrits comme des personnes connues des services de renseignement et membres d’une large opération destinée à réduire les chances d’élection de Clinton et de favoriser Trump.
«C’est l’évaluation de la communauté du renseignement : l’objectif de la Russie était de favoriser un candidat par rapport à l’autre, afin de faire élire Trump », affirme un responsable américain cité par le Washington Post. «C’est le consensus. »
Selon le journal, ce responsable a été informé de ces conclusions à l’occasion d’une présentation à huis clos de l’Agence centrale du renseignement américain (CIA) devant un groupe de sénateurs, la semaine dernière.
L’agence justifie ces conclusions secrètes en disant disposer d’une somme croissante d’indices probants, issus de plusieurs sources. Il est désormais «assez clair » que la Russie souhaitait faire gagner Donald Trump, rapportent d’autres responsables cités par le Post.
De Russie, mais par des pirates éloignés du gouvernement
En octobre, le gouvernement américain a formellement accusé la Russie de mener une campagne de piratage informatique contre le Parti démocrate à l’approche de l’élection.
Barack Obama a demandé aux agences américaines du renseignement d’ouvrir une enquête sur le piratage informatique et sur l’intervention de puissances étrangères dans la campagne, a-t-on appris vendredi. Un rapport doit lui être remis avant son départ le 20 janvier.
Donald Trump s’est dit peu convaincu de l’implication de la Russie dans le piratage. Dans un communiqué publié après la publication de l’article du Post, ses équipes évoquent «les accusations d’interférence étrangère dans l’élection américaine » avant de conclure qu’il était temps de passer à autre chose.
Les courriels démocrates piratés publiés par WikiLeaks ont été une source de troubles dans la campagne d’Hillary Clinton, mais le fondateur de l’organisation, Julian Assange, a démenti que le Kremlin ait été à l’origine des piratages.
Les agences américaines n’ont pas établi l’implication de Moscou dans les piratages, ni le transfert des courriels à WikiLeaks. Les acteurs étaient éloignés d’un cran du gouvernement russe et n’étaient pas des fonctionnaires, précise le principal responsable cité dans l’article.
radio-canada