Conakry-Guinée : L’abandon de l’excision n’est toujours pas effectif dans la société guinéenne. Il est évident que chaque grande vacance, c’est le moment de prédilection pour certains parents de soumettre leurs filles au calvaire de l’excision. Si les actions de sensibilisation des ONG spécialisées dans la lutte contre ce fléau ont porté dans certains endroits, il y a encore des résistants au changement de mentalité pour l’abandon de l’excision.
Hier comme aujourd’hui, les familles traditionnelles ne reculent pas devant cette pratique qui, selon elles, est une tradition qui mérite d’être sauvegardée et transmise de génération en génération. Elles arguent que c’est pour préserver l’éducation sexuelle des filles, au mépris de l’explication scientifique de l’impact de l’excision.
Cette culture traditionnelle, pratiquée depuis des millénaires, est loin d’être mise à l’écart dans notre pays surtout dans les villages les plus reculés. Même par endroits à Conakry où il existe des organisations de défense de cette pratique qui interpellent tout le monde sur la question. Il s’agit de tout mettre en œuvre pour stopper l’avancée de l’excision au regard des conséquences physiques et physiologiques sur les victimes, en proie à des maladies infectieuses.
Chez nous, pour les pratiquants, l’excision fait partie du rituel traditionnel de passage d’une promotion d’âge à une autre qui commet la jeune fille à une épreuve corporelle de préparation à la vie adulte. Elle a lieu, généralement, de l’âge de quinze ans à dix-huit ans, âge auquel elle est censée se marier. C’est pourquoi, l’excision se pratique traditionnellement juste avant le mariage pour rendre la future jeune mariée pure aux yeux de son futur mari.
L’une des raisons, pour cette autre personne qui a requis l’anonymat, est que : « Les hommes refusent parfois d’épouser une fille non excisée, car l’excision n’est pas seulement une pratique culturelle ou religieuse, c’est aussi un moyen pour les hommes de contrôler la sensualité des femmes, la pression sociale afin de lui permettre de se soumettre à toutes les exigences du foyer à travers l’éducation supplémentaire acquise chez son mari ». Pour d’autres, les mutilations génitales féminines constituent une violation manifeste des droits humains. Elles créées, selon elles, des problèmes vaginaux, infections et souffrances physiques pendant les contacts intimes, etc. C’est pourquoi, pensent-elles, il est nécessaire de passer par des méthodes de sensibilisation pour conscientiser les pratiquants de l’excision à mettre fin à la tradition jugée dépassée sinon durcir le ton dans l’application de la loi en la matière.
Amara Touré