Les premiers sondages sortis des urnes de ces élections législatives allemandes, ce dimanche 26 septembre, annoncent un résultat beaucoup plus serré que prévu : néanmoins les sociaux-démocrates d’Olaf Scholz, du SPD, viraient légèrement en tête devant la CDU-CSU. Cette victoire serrée est l’une des surprises de ce scrutin post-Merkel. En voici d’autres.
La remontée d’Armin Laschet, mais insuffisante
Le conservateur, dauphin de Merkel, a longtemps traîné les images le montrant rigolard lors de sa visite aux sinistrés des inondations de juillet, dans sa région, la Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Celui qui a pris la tête de la CDU/CSU, en janvier, a fait toute la campagne derrière son rival de centre gauche, Olaf Scholz, le chef de file du SPD.
Mais au cours des derniers jours, tous les sondages notaient une remontée des intentions de vote en sa faveur. Armin Laschet a été plus offensif. Il a notamment agité la peur de voir la gauche radicale Die Linke diriger le pays dans une grande coalition sociale et écologiste si le SPD gagnait. Die Linke veut sortir de l’Otan, a-t-il martelé. Ce parti ne doit pas entrer au gouvernement
.
En Allemagne, attaché à ce bouclier sécurisant dirigé par les Américains, ce discours a pu porter. Il a aussi disposé d’un soutien plus marqué de Merkel, en fin de campagne. Mais au fur et à mesure des dépouillements, on voit bien que cet effort de fin de campagne n’aura pas suffi. Selon les résultats disponibles vers 20h, la CDU avait perdu 8,3 % par rapport à 2017.
Die Linke, à un petit 5 %
C’est l’autre suspens de cette soirée électorale allemande. La gauche radicale, emmenée par le duo Janine Wissler, qui représente Die Linke au Parlement depuis 2009 et le vétéran du parti vétéran Dietmar Bartsch, n’était pas assurée de passer la barre des 5 %, selon les premières estimations. Or, il faut l’atteindre pour être représenté au Parlement allemand.
Mais vers 20h, les résultats montraient que l’extrême gauche avait chuté de 4,2 % par rapport à 2017. Les résultats de ce parti sont très attendus. Car il pouvait devenir un partenaire pour les écologistes et les sociaux-démocrates.
Les Verts perdent Berlin de peu
Selon les premières estimations de la chaîne ARD, vers 20h, la candidate des Verts Bettina Jarasch était en possibilité de ravir la capitale, Berlin, au maire sociale-démocrate Michael Müller. 23,5 % pour les écologistes contre 21,5 % pour le SPD de la candidate Franziska Giffey. La soirée sera longue jusqu’au résultat final et vous dormirez très peu, mais cela en vaudra la peine
, a réagi Bettina Jarasch, surprise par ces bons résultats.
Mais vers 22 h 30, dans la dernière projection d’Infratest Dimap, le SPD virait en tête, avec 22,7 % des voix. Franziska Giffey devrait succéder à Michael Müller comme maire-gouverneur de Berlin, qui ne s’est pas présenté à nouveau pour passer à la politique fédérale.
Actuellement, Berlin est dirigée par une coalition SPD, Die Linke (gauche radicale) et Verts, mais le maire est un social-démocrate.
La prochaine coalition devra se faire à trois
Une chose paraît à peu près sûre à la lecture de ces premiers résultats, bien que très partiels. La prochaine coalition ne pourra pas se faire à deux partis. Seule une alliance des sociaux-démocrates et des conservateurs de la CDU/CSU – l’actuelle coalition – permet d’avoir la majorité nécessaire des sièges au Parlement pour gouverner. Or, Olaf Scholz, le chef du SPD, qui semble virer en tête, a déjà dit qu’il voulait voir le parti d’Angela Merkel, dans l’opposition
après cette élection.
Dans ce cas, une coalition avec le seul parti écologiste, avec ses 15 %, ne suffira pas. Le SPD devra négocier soit avec les libéraux de Christian Lindner, le FPD, autour de 11 %. Ou Die Linke, si la gauche radicale se qualifie – 5 % pour l’instant.
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